les Harkis
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... Dernière mise à jour le 9 décembre 2007 ...   

Les Harkis ... les oubliés de notre histoire ... oh non pas oubliés par nous pieds-noirs ... tout simplement oubliés par l'Etat français. Ils ne sont pas considérés comme des français à part entière, pourtant ils ont payé un lourd tribu pendant les deux guerres (14-18 et 39-45), mais aussi pendant la guerre d'Algérie.

Dire un chiffre ... au moment de l'indépendance, ils sont au moins 60 000 à avoir refusé la subvension et s'accroche à l'idée que l'Etat français ne les abandonnera pas. On leur propose d'abord "une prime de démobilisation" censée favoriser leur maintien sur place.

Dans tout l'Algérie, on assiste alors à d'horribles massacres ... ici on raconte comment certains ont été châtrés ... là on dit comment certains ont été brûlés vifs ou traînés derrière des camions jusqu'à ce que mort s'en suive ... là-bas enfin on murmure comment d'autres ont été contraints de creuser leurs propres tombes pour après y être enterrés avec toute leur famille ...

Certains pourtant échappent aux massacres et dès le mois de juin 1962, on les voit, avec femmes et enfants, autour des casernes. L'armée est la seule bouée de sauvetage qu'ils aient trouvée ... ils ont tous revêtu leur tenue militaire et arborent fièrement leurs décorations ... avec pour certains la Légion d'Honneur !!!

Heureusement certains parviennent à quitter l'Algérie ... mais pour eux tout n'est pas fini ...

- une cinquantaine de harkis embarqués avec femmes et enfants sur le Ville-d'Oran ... croient leur cauchemar terminé quand ils débarquent à Marseille ... mais à peine arrivés on les refoule vers Alger ...

- d'autres sont "parqués" dans des camps sommaires entourés de fils barbelés ...

à Rivesaltes ils sont 12 000 entassés sous des tentes de fortune ...
à Saint-Maurice-l'Ardoise 5 000 avec près de 3 000 enfants ...
au camp de Bias dans le Lot-et-Garonne et à Largentière en Ardèche, un millier qui vont vivre plusieurs sans eau ... sans électricité ... et sans chauffage (hiver 62-63 très très rigoureux !!!)
dans le Larzac... une sonnerie d'appel leur signale l'heure de la gamelle ...
au logis d'Anne-en-Provence on n'accepte que ceux (on prend les plus jeunes) capables d'assumer un emploi ...
au Mas Fondu en Camargue arrive Bachagha BOUALEM et sa famille ... après l'hiver 62-63 (particulièrement rigoureux) pasé à la belle étoile ... il faudra plusieurs années à cet ancien dépué d'Orléansville et vice-président de l'Assemblée Nationale pour obtenir des abris en dur... mais il faut savoir que ce n'est pas l'Etat français, mais plusieurs associations caritatives, dont secours catholique, qui s'en étaient chargées !!!

Ils étaient fiers de défiler pour l'Algérie Française ...

 C'était juste pour dire que même si nous avons soufert de l'indifférence ... du mépris ... de la haine et même du racisme de nos compatriotes ... ce n'était rien à côté de ce que nos frères harkis ont eu à subir. On n'avait pas le droit de leur faire ça !!!

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