JE PLEURE,
O MON PAYS
Bien des jours ont passé, Tristes et solitaires, Depuis que j'ai quitté, Mon beau pays si cher.
Revoir son Belvédère, D'où l'on peut admirer, Le port , aux eaux si claires, Qui nous faisait rever.
Rever de barques à voiles, Glissant au gré des flots, Rever sous les étoiles, Dans cet endroit si beau.
La promenade de l'Etang, Se dresse belle et fière, Car rien,pas meme le temps, Ne flétrira ses pierres,
Elle est de ces vestiges, Qu'ont laissé nos aieux, Dont les profondes tiges S'accrochent à qui mieux-mieux
Le boulevard Front de mer Ressemble à un rempart, Ou les coeurs solitaires Vont y errer le soir.
Et l'on entend parfois, Murmurer les palmiers, Puis la brise du large, Chanter son hyménée.
Cependant qu'à ses pieds, Le port, aux quais tranquilles, Y berce ses voiliers, Sur des eaux opalines.
Le mont de Santa-Cruz, Veillait sur tout cela, Mais la mort à nos trousses, Ont a laissé tout,là.
On a laissé notre coeur, Nos joies et nos misères, Et pour nous, le bonheur, N'existe plus sur terre.
On est comme le bateau, Qui a perdu son maitre, Et qui erre sur les flots, Mais nulle part, ne s'arrête.
On a pourtant trouvé, Chacun son lieu d'asile, Mais pour s'y attacher, Dieu! que c'est difficile!
C'est dur de tout quitter, On a là-bas nos morts, Et puis ,on y est né, Cest çà ,qui est le plus fort.
Coupez, une racine, La fleur tombe et se fane, Aussi,ainsi est-il, De ces hommes ,de ces femmes.
Espérons que le temps, Apportera l'oubli, Oui,mais en attendant, Je pleure,
o mon pays!
ORAN (l'exode) Marie ANGOT
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A
MON PERE
Je suis née dans un
pays, Où l'on peut flâner la nuit, Sous les branches des palmiers, Les
pieds nus, émerveillée.
C'est le berceau de
ma vie, La maison, où je naquis, Cette plage, et tous ces
champs, Qui virent mes jeux d'enfants.
J'aimerais qu'ils reviennent, Les
Beaux jours de mon pays, Quelle joie, serait la mienne, De
se revoir réunis.
Mais tout n'est qu'une
chimère, Qu'on ne peut réaliser, Car tu n'est plus sur la
terre, Un jour, tu nous as quitté.
Tu n'es plus, près
de ma mère, Mon père que j'ai tant aimé, Car tu n'as pu t'y
faire, A l'idée de tout laisser.
Ce climat, si chaud,
si doux, Cette vie, heureuse, tranquille, Ca t'a fait un rude
coup, Quand on a quitté la ville.
Et là, dans ton lieu
d'asile, L'ennui, la peine s'installa, Et ce cap si difficile, Jamais
tu ne le passas.
Toi mon père, plein
de douceur, La bonté personnifiée, Je t'ai vu comme une fleur, Chaque
jour t'étioler.
Tu avais ton beau sourire, Qui
illuminait tes traits, Et qui semblait toujours dire, "Tout
va bien, ça peut aller."
Et par un matin d'hiver, J'ai
vu tes yeux se fermer, Et j'ai cru que l'Univers, S'effondrait
à tout jamais.
Cette peine qui fut
la mienne, La décrire ne suffirait, Et les larmes qui me viennent, Ne
peuvent me consoler.
Je te garde dans mon
coeur, Ô ! toi mon père chéri, Afin que ma dernière heure, Nous
trouve enfin réunis.
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